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jeudi 24 décembre 2020

Abondance de Petits Nacrés (Issoria lathonia) en 2020 !


A Durnal (B), sur un chemin caillouteux bien exposé, des Petits Nacrés (Issoria lathonia) se chauffent au soleil d'octobre!


Si je le rencontre chaque année, ce superbe papillon me semblait plus abondant en 2020. Je l'ai vu régulièrement dés la mi-juin et, cela jusqu'au 9 novembre, date la plus tardive parmi mes nombreuses observations. Ce jour-là, il butinait les fleurs jaunes de Moutardes blanches (Sinapis alba), Brassicacées cultivées parfois en grand, notamment comme engrais vert. Fin de la belle saison, si je le voyais le plus souvent sur le sol nu, caillouteux ou non, il se perchait volontiers sur des éteules ou appréciait les fleurs du Trèfle des prés (Trifolium pratense), de la Luzerne (Medicago sativa), du Cirse des champs (Cirsium arvense), des Ronces (Rubus spec.), ... 





Ce papillon s'observait aussi sur le versant chaud  des collines, sur les talus bien exposés et en lisières forestières riches en fleurs. Le voici sur les fleurs d'une Eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum) !



Le Petit Nacré fait partie de la Famille des Nymphalidés, du groupe des Nacrés dont le caractère dominant est la coloration argentée aux reflets nacrés de certaines parties de l'envers des ailes postérieures. On trouve sa chenille d'avril à octobre sur des violettes ou des pensées sauvages (notamment Viola hirta et Viola tricolor d'après certains auteurs). Les oeufs sont pondus sur la face inférieure de ces plantes. A ce propos, les Pensées des champs (Viola arvensis) étaient toujours présentes là où le papillon était observé.

Pensée des champs (Viola arvensis), espèce des champs et des cultures assez commune.

 


Violette hérissée (Viola hirta), une des plantes sur laquelle on peut trouver les oeufs ou la chenille, que l'on trouve surtout sur des sols calcaires, dans les bois, les haies et les pelouses sèches.





Dans les régions de plaine, il semble qu'il y aurait deux, (voire trois) générations par année, en Suisse par exemple, (espèce bivoltine ou trivoltine), d'après l'ouvrage "Les Papillons de jour et leurs biotopes" - Groupe de travail des lépidopéristes - Ligue Suisse pour la Protection de la Nature, 1987. Toujours d'après ce collectif, le Petit Nacré ferait partie du groupe des migrateurs partiels à l'intérieur de leur aire de distribution. En Belgique, qu'en est-il pour cette espèce ? La question reste ouverte ! D'après P. Hindricq (2020) il ferait partie des "migrateurs douteux", c'est-à-dire des papillons errant régulièrement ou occasionnellement, en provenance des zones proches de nos frontières et parfois de l'Europe centrale. La colonisation de notre pays est largement liée aux circonstances climatiques.




L'espèce qui avait connu une certaine régression, semble donc plus présente actuellement. Les étés chauds de ces dernières années pourraient être favorable à l'espèce.

Photos et texte: François Hela

Ouvrages consultés:

Bellmann H.: " Quel est donc ce papillon ? " Ed. Nathan, Paris, 2006

Claerebout St.: " Clé de détermination photographique des papillons de jour de Belgique " Ed. Cercles des Naturalistes de Belgique a.s.b.l. - Troisième édition, 2014

Groupe de travail des Lépidoptéristes (nombreux auteurs): " Les papillons de jour et leurs biotopes " Ed. Ligue Suisse pour la Protection de la Nature, 1987

Hindricq P.: " Que deviennent nos papillons de jour durant les mois d'hiver ? ", in Revue CLIN d'OEIL - Nature N°23, Juillet 2020 - Natagora Entre-Sambre-et-Meuse

Novàk I., Severa Fr. (Luquet G. pour l'adaptation française): " Papillons d'Europe " Ed. Bordas  (multiguide nature), Paris, 1983




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